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CHAPITRE XXII

VITTORIO SAUVE SON AMI. — LE SECRET DE LA VIEILLE BIBLE. UN ONCLE D’AMÉRIQUE. — LA DESTINÉE DE VITTORIO.


Le maître des Ravières avait eu raison de compter pour son filleul sur cette bonne étoile des destinées qui est le travail intelligent et opiniâtre. En 1870, trois ans après s’être engagé, Vittorio était sous-lieutenant. Son instruction, aussi parfaite au point de vue des mathématiques que s’il fût sorti de Saint-Cyr, l’avait vite fait remarquer de ses supérieurs, aussi bien que sa conduite sérieuse et son caractère élevé.

À cette époque, Alice, que les Chardet envoyaient d’eux-mêmes passer tous ses hivers à Lyon, chez le docteur Thonnins, avait déjà refusé quatre partis. Dans le secret de son cœur, la jeune fille croyait avoir fait ce sacrifice à un indifférent. En effet, depuis que Vittorio s’était engagé, ses lettres à son parrain et à l’oncle Philibert n’étaient plus accompagnées comme autrefois d’un pli destiné à Alice. Un simple mot de souvenir pour elle, et c’était tout. Les parents admiraient la réserve délicate de leur protégé, là où elle souffrait, elle, de l’ingratitude de Vittorio.