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rester à Paris malgré vos prières. Et puis, il faut que je vous le dise, Vittorio attache une superstition délicate à partir pour l’armée à la place de Jean-Louis. Il lui semble mieux payer sa dette ainsi au sabotier.

— N’importe, j’ai le cœur gros, disait le maître des Ravières, gros et lourd comme une pierre. Voir partir ce garçon que j’espérais garder !… Enfin, on ne peut pas le détourner de cette idée, s’il croit qu’il y va de son devoir. D’ailleurs, il se fera remarquer à l’armée comme partout, et, si jamais il revenait officier, il pourrait bien rester simplement Vittorio toute sa vie, que… ma foi ! s’il ne tient qu’à moi… Mais chut ! avec les enfants. Ces jeunes cervelles partent trop vite. Imitons la prudence de mon filleul, nous qui sommes les vieux, »

Ce fut donc ainsi que Vittorio s’engagea dans l’artillerie, qu’il choisit comme étant l’arme dans laquelle ses connaissances mathématiques pouvaient davantage le servir. Il partit, au grand désespoir de Paul, qui ne comprenait rien à la conduite de son ami, dont, pour la première fois, il n’eut pas ses confidences.