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de la vapeur, les mécanismes propres à économiser le temps de l’homme ! Que ce doit être curieux de savoir comment jouent tous ces ressorts d’acier qui ne se lassent jamais, et que c’est beau de commander ainsi aux forces aveugles de la matière ! »

Le jeune garçon revint auprès du moteur qui donnait le branle du mouvement à toute cette série d’engins. Il se prit à le regarder avec une curiosité si soutenue que le chauffeur s’amusa à lui démontrer le mécanisme de sa machine à vapeur.

Vittorio savait assez de physique pour comprendre le principe du mouvement imprimé à ce vaste appareil par la tension de la vapeur d’eau ; mais les noms des diverses parties de la machine lui étaient inconnus, et il n’en saisit pas les rapports respectifs du premier coup. Néanmoins, l’impression qu’il reçut ce jour-là fut si profonde que, peu de temps après le comice, il pria l’oncle Philibert de rappeler au docteur Thonnins la recommandation qu’il avait promise pour lui auprès de l’ingénieur de Paris.

« Il est bien temps, lui dit-il, que je me mette à travailler ; je manierai les métaux dans cette usine jusqu’au moment où je suivrai les cours de l’École centrale, puisque ce monsieur me permettra de rester chez lui en les suivant. Il faut bien que je me rende un peu utile chez lui d’abord, afin qu’il me supporte quand je ne lui serai, pour ainsi dire, qu’une charge. »

Tante Catherine était fort opposée à ce projet, Alice assurait qu’elle ne souffrirait pas que Vittorio prit un métier aussi noir et aussi sale. Mais Claude Chardet approuva son filleul, et, peu de temps après, les Ravières, autrefois si animées par ce gai trio d’enfants, ne gardèrent plus qu’Alice. Vittorio partit pour Paris, où il devait passer plusieurs années, et Paul alla compléter son éducation au lycée de Lyon.