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tu regardes avec de grosses lunettes peuvent te valoir de l’honneur. Je ne demande pas mieux que de l’espérer. Si ces messieurs, dont l’état est de faire marcher le monde (comme dit le docteur), trouvent que tu as tant de mérite que cela, je l’irai crier du haut de mon belvédère aux quatre coins de la commune, afin que personne à Uchizy n’en ignore. »

Le docteur, qui ne savait ce que voulait dire cette allusion au pressoir construit par l’oncle Philibert, demanda une explication. On lui montra non seulement cet outil qui faisait désormais l’honneur des caves du domaine, mais encore les divers modèles dessinés, rêvés, cherchés par le patient novateur, et auxquels Vittorio travaillait sous ses ordres.

« Tout ceci ne vaut sans doute pas la peine d’être examiné, lui disait Philibert Chardet. Je suis si loin des centres industriels où l’on invente chaque jour de nouveaux engins que je me donne peut-être beaucoup de peine pour trouver ce qui a déjà été réalisé ailleurs ; mais ces recherches m’intéressent. Elles donnent, d’ailleurs, un aliment à l’activité de Vittorio, qui se porte volontiers du côté des inventions mécaniques.

— Tout ceci est au contraire si digne d’intérêt, répondit le docteur, que je veux en écrire à un mien ami, ingénieur distingué et mécanicien hors ligne, dont l’usine est en pleine prospérité à Paris. Peut-être vous achètera-t-il quelqu’une de vos idées.

— Quoi ! les idées valent de l’argent ! s’écria le maître des Ravières dont les yeux s’ouvrirent bien larges.

— Et, de plus, puisque Vittorio aime la mécanique, c’est à cet ingénieur que vous pourrez le confier plus tard.

— Eh ! quoi, répétait Claude Chardet, mon Philibert serait donc en train de passer grand homme ! Qui l’aurait jamais cru ! T’en serais-lu avisée, Catherine ?