Page:Blandy - L Oncle Philibert.djvu/232

Cette page n’a pas encore été corrigée

des démarches ; elles m’ont pris un temps qui n’a pu être plus court que le délai de cette réponse.

« Tout d’abord, j’ai cru pouvoir contenter facilement votre désir d’avoir l’acte de naissance de Vittorio, sans lequel il ne pourrait accomplir aucun des actes de la vie civile ; car, l’hiver dernier, j’avais préparé cet enfant à sa première communion, qu’il devait faire tout seul l’hiver prochain, n’étant pas au pays à l’époque habituelle. J’avais donc prié Sauviac de s’occuper des papiers nécessaires, afin qu’ils arrivassent en temps opportun ; précaution bonne à prendre d’avance, puisque l’enfant vient d’un pays assez lointain. Il m’avait répondu qu’il possédait ces papiers.

« Sur cette indication, au reçu de votre lettre, monsieur, je suis allé chez la veuve Sauviac, qui m’a ouvert tous ses tiroirs et m’a prié de faire moi-même des recherches dans les papiers qu’elle gardait par respect pour la mémoire de son mari, car cette femme ne sait pas lire. Je n’ai pas trouvé ce que je cherchais. La veuve, qui, entre parenthèses, vous demande pardon de sa conduite chez vous, a tout bouleversé dans sa maison, coins et recoins, mais en vain, pour retrouver ce qu’il vous faut. Elle me charge de vous remercier de la bonne pensée que vous avez eue à ce sujet ; si ses investigations n’ont rien amené d’utile à votre protégé, elles lui ont fait découvrir, cachée dans le creux d’une poutre de son grenier, une bourse contenant trois mille francs en cinq rouleaux, dont chacun portait une étiquette indiquant que c’était la dot réservée par Sauviac à ses filles.

« Pour en revenir au sujet qui vous intéresse, monsieur, je dois vous apprendre que la veuve Sauviac est bien revenue de son injuste aversion contre votre protégé. Aussi vous prié-je d’éloigner de votre esprit le soupçon qu’elle aurait