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CHAPITRE XVII

UN HÔTE INDISCRET. CHASSE AUX PHALÈNES. LA TERRE D’EMPIRE ET LE ROYAUME.


L’oncle Philibert s’aperçut bientôt que ce dérangement des bonnes habitudes intellectuelles avait chez son élève son complément dans l’état physique. Paul n’avait plus d’appétit aux repas ; les meilleurs mets lui répugnaient. Un jour qu’il s’en inquiétait au point de parler d’emmener Paul voir à Tournus le médecin, la grosse Marion, qui servait le dessert, se prit à rire et dit à ses maîtres :

« Ce n’est pas le cas de vous faire du tourment. Le jeune monsieur n’a pas l’estomac assez large pour y loger deux dîners, voilà tout. Il est quasiment pensionnaire chez les Lizet. Il n’y a pas de jour qu’il n’aille manger leur soupe aux choux ou aux raves, et leur petit quartier de lard (quand ils en ont). Je l’ai vu maintes fois à leur table… M. Paul est bon pour me démentir, si j’ai la berlue. »

Paul convint du fait ; il n’en eut honte que lorsque tante Catherine lui eut démontré qu’il était peu délicat de s’imposer chez des gens de cœur large et de bourse étroite.

« Tu rognais la part des petits Lizet, lui dit-elle.