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gnance à hanter ce qu’on appelait le logis neuf que tous les repas se prenaient au logis vieux, où il habitait lui-même.

C’était un bâtiment analogue d’aspect à celui des maîtres valets et qui lui faisait symétrie au côté gauche de la cour.

Ce fut dans la chambre basse du logis vieux que les invités trouvèrent prêt le déjeuner du matin. La table était dressée au milieu de cette pièce un peu sombre, entourée de buffets, et de ces grandes armoires de vieille menuiserie à dessins prismatiques appelées à Uchizy des cabinets. Un feu clair pétillait dans la haute cheminée à lambrequin de drap vert passementé de galons bruns. Bien que le repas dût être sommaire, Mme Philibert Chardet, aidée de deux servantes, couvrait encore de plats fumants et de mets froids la longue table, lorsque les pas des invités retentirent sur le dallage en larges pierres de la salle. Elle salua et installa tout le monde, et s’esquiva ensuite pour aller chercher dans la chambre haute son beau-père, qui, contre son habitude en circonstances analogues, était en retard pour recevoir ses convives. Quant à son mari, lui non plus n’avait pas encore paru ; mais le fait ne tirait pas à conséquence, les distractions de Philibert Chardet étant connues de tout Uchizy, au point d’y être passées en proverbe. Catherine appela par deux fois son beau-père, en gravissant l’escalier extérieur par lequel on montait au premier étage. Surprise de n’en recevoir aucune réponse, au moment où, des marches supérieures, son regard se trouva à la hauteur de la fenêtre, elle aperçut Claude Chardet en contemplation devant un cadre appendu au mur et contenant quatre petites photographies. Elle le voyait de profil, et elle fut saisie de pitié en distinguant sur sa joue un sillon qu’y traçaient des larmes.

Il était là, debout, interrompu évidemment dans ses soins