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CHAPITRE XIV

RÉVÉLATION INATTENDUE. UNE DISCUSSION ORAGEUSE. — DÉPART SANS ADIEUX.


« Où est Vittorio ? demanda le maître des Ravières en entrant au logis neuf. J’ai une bonne nouvelle à lui annoncer ; sa mère est arrivée, et, bien qu’elle n’ait pas cru devoir descendre chez nous, je pense que nous ne tarderons pas à la voir.

— J’ai une bien autre nouvelle à vous apprendre, mon père, lui répondit Philibert Chardet. Vittorio ne délirait pas lorsque, dans les premiers moments, il me disait qu’il n’était pas le fils de Jacques Sauviac ; il n’est qu’un enfant d’adoption. C’est ce qu’il a raconté hier à Catherine, qui lui reprochait d’attendre sa mère avec trop peu d’empressement. Il parait que Mme Sauviac n’aime pas beaucoup ce cher garçon.

— Et lui pas davantage alors ? demanda le maître des Ravières. Ce n’est pas d’un cœur reconnaissant.

— Ce ne serait pas digne de l’élève de Sauviac, dit tante Catherine ; il est tout disposé à se dévouer à elle. Il sait ce qu’il doit à cette famille qui l’a recueilli, adopté, mais ne peut passer sans tristesse de la tutelle d’un père indulgent à celle d’une mère un peu sévère. Vous comprenez, je pense ? »