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Son contenu s’était même accru en route, car, au moment où Mme Chardet y cherchait les fruits du dessert, quelque chose lui sauta au nez, ce qui lui fit pousser un petit cri de surprise.

« Qu’y a-t-il ? s’écria-t-elle, ayant, sans rien voir, senti un choc et un contact désagréables.

— C’est un gourmand, un voleur pris sur le fait, » dit Paul en posant à terre la soucoupe dans laquelle il mangeait.

Puis il se leva, armé de sa serviette, afin de donner la chasse à cet intrus.

Après une course accidentée qui le mena jusqu’à la pointe du demi-cercle de genêts qui ferme la plage d’Uchizy, il revint glorieux de ses prises, car il portait dans sa boite à insectes deux prisonniers d’espèces bien différentes.

« Tenez, ma tante, dit-il, voilà le petit diable qui vous a sauté à la figure. Je regrette de l’avoir mis en trop belle compagnie ; il va peut-être me gâter la jolie libellule que j’ai attrapée de raccroc. Enfin donc ! cela m’aura servi à quelque chose d’avoir feuilleté, depuis que nous nous baignons, toutes les planches d’insectes aquatiques. Je n’avais encore rien trouvé par ici.

— Parce que je ne t’ai jamais permis de t’échauffer après ton bain comme tu viens de le faire, répondit tante Catherine. Mais fais-nous donc les honneurs de cet indiscret qui a voulu goûter avec nous sans y être invité.

— Voyez ! c’est cette grosse mouche velue comme un bourdon.

— Mais c’en est un, dit Vittorio qui, lui aussi, avait pris goût à l’histoire naturelle.

— Eh bien ! reprit Paul en riant, mais sans la moindre vanité, si l’oncle Philibert était là, il serait étonné que j’en