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Madame, ou mademoiselle, vous me faites l’honneur de me consulter encore sur les romans anglais dont la traduction mériterait d’occuper vos heures vides ; j’hésite à le faire, tant le goût du public est versatile. L’été dernier, j’avais ici engagé vos semblables à traduire — comme exercice — la prose exquise, et si pure, de Jane Austen. Mais vous me mandez qu’à votre offre de traduire Pride and Prejudice (Orgueil et préjugés), qui est un livre classique comme la Princesse de Clèves, vous aviez reçu cette réponse d’un éditeur : « Veuillez nous faire envoyer par l’auteur — dont le nom nous est inconnu, l’un de ses succès, afin que nous soumettions votre idée à notre comité de lecture. Les romans de Mme Austen sont-ils grand public ? Sinon, mieux vaudrait s’abste-