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transforme son moi. Ici, nous arrivons au cœur de la métaphysique.

En donnant son être par le sacrifice, l’homme est obligé de sortir de lui-même ; ce mouvement hors de lui, qui se modèle sur l’Infini, n’a pu venir que de l’amour.

Le sacrifice est l’acte opposé à l’orgueil. L’amour est un élan vers l’Infini, et non un retour en soi. C’est dans son éternel don que l’Essence adorable prend part à l’Infini. Si, d’après notre manière de comprendre, chacune des perfections divines ne se donnait aux autres avec un amour inouï pour maintenir leur identité éternelle, Dieu lui-même ne serait plus.....


Le sacrifice, c’est l’acte véritable, et, dès lors, la vitalité du créé. Le néant, c’est ce qui n’a jamais senti l’acte. Le néant commence où finit l’amour.

Par l’acte du sacrifice, l’homme développe à la fois, d’une manière suprême, et sa causalité, constituant sa personne, et son amour, le constituant pour l’Infini.