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ment atteints ; il faut bien qu’elle en fasse des saints ! C’est ce qui explique pourquoi beaucoup de femmes ont tant souffert.

La douleur s’adresse également à ces hommes dont le caractère est plein de grandeur et de fermeté : elle vient pour dire aux larmes d’arroser les racines d’un amour qui doit grandir autant que leur personnalité. C’est pourquoi on voit presque tous les grands hommes rappelés un jour par les obligations de la douleur.

La douleur sait, en tombant sur un cœur attendri, y fortifier une volonté que la bonté empêchait de croître ; et, en tombant sur une personnalité altière, y adoucir un cœur que la fermeté empêchait de s’ouvrir. Êtes-vous doux ? elle vous rend forts ; êtes-vous forts ? il faut bien qu’elle vous rende doux !

Quelle lame à deux tranchants ! Dirons-nous qu’elle ne fut pas faite en vue de la nature humaine ?..... Placée dans l’intérieur de notre être, la douleur proportionne, d’après le plan divin, le cœur et la volonté.

Au fond nous ne saurions valoir que ce que