sous l’aile de l’extrême opulence : tels sont les résultats que devait donner la politique qui était partie de ce principe d’égoïsme national : il faut que l’Angleterre cherche partout et à tout prix des consommateurs.
Et pour les obtenir, ces désastreux résultats, combien n’a-t-il pas fallu que l’Angleterre commît d’injustices, encourageât de trahisons, semât de discordes, fomentât de guerres, salariât de coalitions iniques et combattît de glorieuses idées !
Mais je n’irai pas plus loin, je n’achèverai pas cette histoire lugubre, afin que personne ne m’accuse d’avoir voulu insulter à cette forte et vieille race des anglais. Non, je ne veux ni ne puis oublier, malgré tout le mal qu’elle a fait au monde et à mon pays, que l’Angleterre peut, elle aussi, réclamer dans l’histoire des peuples quelques pages immortelles ; que l’Angleterre a été visitée par la liberté avant tous les peuples de l’Europe ; que ses lois, même sous le joug d’une aristocratie écrasante, ont rendu à la dignité humaine d’étonnants et solennels hommages ; que c’est de son sein qu’est sorti le cri le plus sauvage, mais le plus puissant, qui se soit élevé contre la tyrannie du papisme unie à celle de l’inquisition ; qu’aujourd’hui même, c’est la seule contrée que les fureurs de la politique n’aient point rendue inhospitalière, et mortelle pour les faibles. Car enfin, c’est là que vous avez trouvé asile, ô pau-