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lent, dans des prévisions d’avenir, concourir à la formation d’une association de travailleurs, ils choisiront, parmi ceux-ci, celui qui leur offrira le plus de garanties morales et les plus grandes chances de réussite ; ils avanceront le capital grandement, généreusement, à l’intérêt le plus minime, et l’association se constituera.

Art. 3. Celui que les gens de bonne volonté auront choisi pour tenter l’essai d’un nouveau régime industriel, choisira lui-même, parmi les ouvriers laborieux, intelligents, moraux et amis de la fraternité, ses coassociés. Un comité d’un nombre déterminé de membres sera constitué, un règlement accepté, et la durée de l’association limitée à trente ans, je suppose.

Art. 4. L’association ayant besoin de fonctionner, de faire l’application des facultés qui lui sont propres, et de s’instruire chaque jour par l’expérience et la pratique des choses, exploitera d’abord une seule industrie : l’ébénisterie ou la menuiserie, si on le juge bon.

Art. 5. À côté de ce premier groupe d’ouvriers, le comité et son gérant devront, à mesure que la possibilité s’en présentera, former de nouveaux groupes d’états différents.

Art. 6. Ainsi, à côté du groupe des menuisiers, on placera celui des serruriers, celui des tourneurs, celui des charpentiers, celui des maçons, celui des cordonniers, etc., etc.

Art. 7. Chaque groupe aura son directeur des travaux, choisi par le comité, d’accord avec le groupe lui-même.

Art. 8. Le gérant et les directeurs des travaux seront payés au mois ou à la journée ; les traitements seront fixés selon les règles de la justice ; tous les autres ouvriers travailleront aux pièces, et à la journée quand le cas ou la nature de l’industrie l’exigera. Les prix, soit des façons, soit des journées, ne seront ni plus ni moins élevés que dans les ateliers des particuliers.