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ORGANISATION

pendance d’un public qui court de préférence à ce qui l’amuse, et ne paie trop souvent que pour être corrompu ou trompé ;

4o faire en sorte que les livres les meilleurs soient ceux qui coûtent le moins cher.

5o créer une institution qui, par sa nature, limite les bénéfices des contrebandiers littéraires, et combatte cette honteuse tendance des écrivains à se faire spéculateurs ou pourvoyeurs de la spéculation.

Pour atteindre, au moins en partie, les divers résultats qui viennent d’être énumérés, nous proposerions ce qui suit :

Une librairie sociale serait fondée par les moyens et sur les bases indiqués dans ce livre au chapitre Organisation du travail.

Cette librairie sociale relèverait de l’État, sans lui être asservie. Elle se gouvernerait elle-même, et ferait elle-même, entre ses membres, la répartition des bénéfices obtenus par le travail commun, ainsi qu’il a été dit dans l’article précité. Seulement, sa constitution serait originairement réglée par des statuts que l’État aurait rédigés en forme de loi, et dont il aurait à surveiller la stricte exécution[1].

  1. Je ferai remarquer à ce sujet qu’à l’exception de M. Louis Reybaud, tous les critiques qui ont bien voulu s’occuper du petit écrit intitulé Organisation du Travail, nous ont reproché de charger l’État d’une besogne immense, partant impossible. S’ils avaient lu notre livre plus attentivement, ils auraient vu que nous faisions de l’État, non pas le directeur des ateliers sociaux, mais leur législateur, ce qui est bien différent.