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DU TRAVAIL.

resser directement les capitalistes à l’amélioration de leur sort. Et, en effet, si les établissements dont il est question doivent améliorer la position de ces classes, il importe de les multiplier ; et le meilleur moyen d’arriver à ce résultat, c’est de faire qu’ils soient un bon placement pour les capitaux : il faut donc que les capitaux aient part aux bénéfices. Notre seconde remarque sera celle-ci : le capital, en tant que faculté concourant à la production, a-t-il ou n’a-t-il pas la légitimité des autres facultés productives ? Voilà la question, s’il est illégitime, il prétend illégitimement à une part dans la production, il faut l’exclure, il n’a pas d’intérêt à recevoir ; si, au contraire, il est légitime, il ne saurait être légitimement exclu de participer à des bénéfices à l’accroissement desquels il a concouru[1]. »

La question est posée d’une manière très-confuse dans les lignes qui précèdent. L’écrivain a sans doute voulu nous demander si, d’après notre opinion, il était équitable d’accorder au capitaliste, dans les bénéfices de la production, une part égale à celle du travailleur.

Eh bien ! nous répondons sans hésiter que ce serait là, dans une société normale, le comble de l’absurdité et de l’injustice. Comment ! voici un individu qui a trouvé dans la succession paternelle un million, bien ou mal acquis, par son

  1. Phalange, no du 23 septembre 1840.