pays, cet accroissement de population, dont se félicitent si bruyamment des économistes à courte vue, n’eût pas été si considérable et si rapide ! Ah ! vous croyez d’une manière absolue que l’accroissement de la population est un bien ? Regardez donc autour de tous : ce sont des affamés qui pullulent. Notre patrie sera bientôt trop petite pour nous contenir ; ne le voyez-vous pas ? Et déjà, n’en sommes-nous point à nous mesurer des yeux les uns les autres, en attendant l’heure de nous entre-dévorer ? Laissons les conquérants demander aux mères d’être fécondes ; il leur faut des hommes qui naissent, puisqu’il leur faut des hommes qu’on tue.
« Si la concurrence était une cause nécessaire de misère et de ruine, comment expliquer la prospérité des États-Unis d’Amérique, le pays de la concurrence[1] ? »
Rien de plus facile. Les Américains ne sont pas pressés comme nous dans un pays dont il leur soit impossible de reculer à leur gré les limites. Ce qui les a sauvés jusqu’ici, en partie du moins, des fléaux de la concurrence, c’est tout simplement l’espace. Mais quoi ! cette logique qui a précipité violemment les Anglais hors de leur île, et leur a fait considérer le globe comme un marché à con-
- ↑ Voir le Commerce, no déjà cité.