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DU TRAVAIL.

lise notre projet : on verra que nous n’accordons aucune part au gouvernement dans la répartition des bénéfices obtenus par les ateliers sociaux ; le gouvernement n’est donc, dans notre système, ni monopoleur, ni spéculateur. Il est vrai que nous le faisons intervenir administrativement dans l’atelier social durant la première année de la fondation. Mais pourquoi confondre la base d’un système avec ce qui n’est qu’un moyen de le mettre en mouvement ? Qu’avons-nous dit ? « Pour la première année devant suivre l’établissement des ateliers sociaux, le gouvernement réglerait la hiérarchie des fonctions. Après la première année il n’en serait plus de même. Les travailleurs ayant eu le temps de s’apprécier l’un l’autre, et tous étant intéressés au succès de l’association, la hiérarchie sortirait du principe électif. » Ce qui signifie que la machine une fois montée, elle marcherait d’elle-même. L’État n’aurait plus qu’à surveiller l’observation des statuts comme il surveille l’exécution de toutes les lois. Seulement, ces statuts étant la mise en œuvre d’une doctrine d’association et de fraternité, l’industrie se trouverait bientôt engagée dans des voies toutes nouvelles, sans que l’État eût autre chose à faire qu’à écarter les obstacles que l’égoïsme individuel tenterait d’opposer à ce mouvement. Qu’on le remarque bien : nous ne demandons pas, comme les saint-simoniens, que l’État fasse tout par lui-même ; nous deman-