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DU TRAVAIL.

sa logique comme le bien ; et quand on blâme la conclusion, je ne comprends pas qu’on s’obstine à conserver les prémisses. Or ici la conclusion c’est, je le répète, l’établissement d’un despotisme plus lourd cent fois et plus humiliant que le despotisme militaire. N’en est-on pas venu à livrer à un petit nombre d’hommes opulents le monopole des transports, c’est-à-dire le mouvement de l’industrie, son âme, sa vie, son souffle ? Ainsi donc laissez faire, laissez passer, payez-vous de mots sonores, glorifiez la sagesse des législateurs qui codifièrent l’anarchie au nom de la liberté : en attendant, au-dessus du peuple qui souffre, la bourgeoisie marche à une dissolution manifeste, dont ne la sauveront pas ses courtisans, s’ils se bornent à l’endormir au bruit de leurs flatteries.

Louis Blanc.


Voici comment s’exprime Le Commerce, dans son numéro du 3 août 1841, au sujet de notre livre :

« Comment fonctionnerait le gouvernement devenu entrepreneur d’industrie ? Si nous en jugeons par les exemples que nous donne le ministre des travaux publics, nous pouvons présumer que ses procédés ne brilleraient ni par l’économie, ni par l’activité, ni par l’esprit d’entreprise et de perfectionnement. Encore concevons-nous que le gouvernement dirige des travaux en vue d’un service public, lorsque l’État est à la fois producteur et consommateur, ou en vue d’un produit perçu à titre d’impôt. Mais quand l’État sera devenu seul