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ORGANISATION

a voulu courir tous les risques d’une rupture avec la France ; s’il a poussé le cabinet de Saint-James à profiter contre Méhémet-Ali des révoltes qui ont éclaté en Syrie, c’est qu’il a vu combien il importait à l’Angleterre de faire subir à ce pays son protectorat mercantile. Le plan de Lord Palmerston est bien simple : il regarde la Syrie comme la clef de l’orient ; il veut mettre cette clef dans les mains de l’Angleterre. On ferait avec le divan un arrangement aux termes duquel les pachas ou vice-rois de Syrie agiraient en tout d’après les vues des représentants du gouvernement britannique. Le ministre anglais, comme on voit, ne fait pas mystère de ses desseins. Ouvrir aux navires anglais trois routes qui les conduisent dans l’Inde : la première par la mer Rouge, la seconde par la Syrie et l’Euphrate, la troisième par la Syrie, la Perse et le Belouchistan ; tel est le résumé des espérances de l’Angleterre. On conçoit que pour les réaliser elle consente à livrer Constantinople aux russes. Ces trois routes vers l’Inde une fois ouvertes, elles se couvriraient de marchés, dit ingénument le Globe. Ainsi l’Angleterre d’aujourd’hui, c’est toujours la vieille Angleterre ! Aujourd’hui comme hier, comme toujours, il faut que cette race indomptable dans sa cupidité cherche et trouve des consommateurs. L’Angleterre a des articles de laine et de coton qui appellent des débouchés ?