Page:Blanc - Histoire de la révolution française, 1878, tome 15.djvu/14

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le comte Joseph de Puisaye fut, dans le parti royaliste, l’âme de la faction qui s’appuyait sur l’Angleterre. Actif, habile, spirituel et léger de scrupules, Puisaye était parvenu à inspirer au ministre anglais Windham une confiance presque absolue, et convint tout d’abord à Pitt.

Le chef du ministère britannique et le conspirateur français s’entendirent dès la première entrevue. Il y fut décidé :

Que le séjour de Puisaye en Angleterre serait tenu sous le plus grand secret ;

Qu’on lui fournirait les moyens de faire passer aux Bretons soulevés tous les secours nécessaires, soit en armes, soit en argent ;

Que le prince de Bouillon, connu en Angleterre sous le nom de capitaine d’Auvergne, serait spécialement chargé de la correspondance avec l’armée catholique et royale de Bretagne, et qu’à cet effet, un commandement particulier lui serait assigné à la pointe de l’île de Jersey ;

Que, quant à l’ensemble des mesures à prendre pour assurer le triomphe des royalistes de l’Ouest par l’appui des Anglais, Puisaye aurait à présenter ses vues à cet égard dans un mémoire qui pût servir de point de départ aux résolutions du Conseil[1].

Toutes les facilités que pouvait désirer Puisaye, on le lui donna, jusque-là que l’arsenal et la Tour de Londres, toujours fermés à l’étranger en temps de guerre, lui furent ouverts, afin qu’il y choisît les armes à envoyer aux royalistes[2].

Dans une première lettre, datée du 15 octobre 1795, le comte d’Artois, en qualité de lieutenant général du royaume, et en vertu des pouvoirs à lui confiés par celui qu’il nommait le régent, avait écrit à Puisaye : « Vous pouvez compter fermement, monsieur, que je confirmerai avec plaisir, lorsque je vous aurai rejoint,

  1. Mémoires de Puisaye, t. III, p. 51, 52.
  2. Ibid., p. 54