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mienne, ce que je fis sur-le-champ. Il avait daté le passeport, qui portait le nom de François Hermann, du 5 novembre 855. Il me remit encore 200 fr. de France en napoléons d’or, en me donnant l’ordre de quitter Berne pour me rendre dans d’autres villes de la Suisse, où il me serait facile de passer pour voyageur, et pour y surveiller plusieurs réfugiés appartenant à diverses nations. Les noms de ces réfugiés se trouvaient dans mon portefeuille, où je les avais inscrits mais les feuilles qui les contenaient furent détruites par moi à Nidau, où l’on ne me saisit mon portefeuille que le lendemain de mon arrestation. Je ne me rappelle plus que les noms de Mazzini et des deux frères Ruffini.

Immédiatement après ce dernier aveu (en date du 26 août), Conseil tira de son sein un papier qu’il avait pu cacher jusqu’alors et qui n’était autre que celui dont il vient d’être question. Il contient, écrits par deux mains différentes, plusieurs noms de personnes et de localités, entre autres

« Rauschenplatt, Ruffini, due fratelli.
« Genevra, Depercy, Dumokr.
« À Zuriche, Gragne (sans doute Granier).
« À Lusana, M. de Ludre.
« À Interlachen, Chancel.
« À Bal-Champagne, Liestal.

D’après l’aveu de Conseil, les mots Rauschenplatt, de Ludre, Interlachen, Chancel ont été écrits par M. de Belleval. Dans le mot Depercy, M. de Belleval aurait changé l’S mis en tête par Conseil, en un D, qui commence maintenant le mot.

Conseil courut immédiatement de la chancellerie