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CHAPITRE III.


Attentat du 25 juin 1836. — Arrestation d’Alibaud ; son caractère ; son attitude devant les juges son exécution. — Mort d’Armand Carrel.



Le duc d’Orléans et son frère se proposaient de prolonger leur séjour en pays étranger, lorsqu’ils furent rappelés à Paris par une nouvelle sinistre.

Le 25 juin 1856, à six heures et demie du soir, le roi quittant le palais des Tuileries pour se rendre à Neuilly, un grand tumulte éclata tout-à-coup au tournant du guichet du Pont-Royal. Un fusil-canne venait d’être déchargé dans la voiture royale au moment où le prince, se penchant à la portière, saluait la garde. Un rapide mouvement en arrière sauva le roi, mais la bourre resta dans ses cheveux. On s’était jeté sur l’assassin on lui arrache un poignard avec lequel il cherchait à se frapper, et il est traîné au poste du drapeau, à travers des clameurs confuses.

Par un contraste aussi poignant que bizarre, le jeune homme qui venait de descendre à cet odieux attentat avait quelque chose de prévenant et d’affectueux dans toute sa personne son visage, qu’encadraient de longs cheveux noirs bottants, était ré-