Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/489

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mai se résolurent, à dire leur dernier mot. Le 15 septembre (1839), ils nommèrent M. de Pontois ambassadeur à Constantinople, en remplacement de l’amiral Roussin, qu’on savait peu favorable au vice-roi, et le 21 eptembre ils donnèrent connaissance à l’Europe de leur plan, qui consistait à accorder à Méhémet l’Egypte, la Syrie, l’Arabie, héréditairement, et l’île de Candie à titre viager. Ils prenaient donc enfin la parole dans le débat ! Mais il était trop tard. Le pacte ourdi contre eux entre la Russie et l’Angleterre allait se conclure.

Et, pour comble de malheur, le succès de leur politique avouée se trouvait combattu, à Londres, par leur propre ambassadeur, imperturbable agent d’une politique souterraine. Car, tandis que le ministère du 12 mai publiait son plan, voici le système que, dans une entrevue officielle et parlant en qualité d’ambassadeur, le général Sébastiani soumettait à lord Palmerston : La Syrie aurait été divisée en deux portions par une ligne tirée de l’ouest à l’est du côté de Beyrouth ou de Damas ; et l’on aurait donné la partie nord au sultan, la partie sud au pacha. Le général Sébastiani ajoutait que, si l’Angleterre accédait à et arrangement, la France concourrait aux mesures coërcitives à employer pour en assurer l’exécution. Grande dut être la surprise du ministre anglais quand il reçut de Paris des dépêches qui prêtaient aux ministres français des vues tout autres que celles qui étaient émises par l’ambassadeur. Lord Falmerston en écrivit à M. Bulwer, et acquit la preuve que le général Sébastiani était l’ambassadeur, non pas d’un Cabinet, mais d’un