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« Le vice-roi a déclaré à M. le consul-général qu’il s’engage, dans le cas où les troupes du sultan qui ont franchi l’Euphrate près de Bir se retireraient de l’autre côté du fleuve, à faire faire un mouvement rétrograde à son armée et à rappeler son fils Ibrahim à Damas ; que, dans le cas où cette démonstration pacifique serait à son tour suivie d’un mouvement rétrograde de l’armée de Hafiz-Pacha au-delà de Malatia, Son Altesse rappellera le généralissime en Égypte. Son Altesse le vice-roi a ajouté, de son propre mouvement, que si les grandes Puissances consentaient à lui garantir la paix et à s’intéresser à lui obtenir l’hérédité du pouvoir dans sa famille, il retirerait une partie de ses troupes de la Syrie et serait prêt à s’entendre sur un arrangement définitif propre à garantir sa sécurité et adapté aux besoins du pays. »

Qui le croirait ? Dans le temps même où le vice-roi donnait un gage aussi incontestable de sa modération, lord Ponsonby, qui lisait dans l’âme du sultan, qui était le premier à lui souffler de haineuses impatiences, qui avait l’œil sur les préparatifs, qui allait jusqu’à proposer un généralissime de son choix, lord Ponsonby ne craignait pas d’écrire à son gouvernement : « Dès le principe aussi bien qu’à la dernière heure, le pacha a toujours été l’agresseur, et le sultan a droit de sommer les grandes Puissances de se montrer fidèles à leurs déclarations. »

Huit jours après, M. Campbell envoyait d’Alexandrie, à lord Palmerston, une dépêche où il s’expri-