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seraient sans but comme sans dignité, à moins qu’on ne pût raisonnablement espérer de pacifier l’Espagne et les partis qui la déchiraient ; que, si l’idée d’une intervention ou d’une coopération avait pu être jugée praticable à une autre époque, il n’en était plus de même, depuis que l’anarchie croissante et des scènes d’horreur sans cesse renouvelées avaient remis tout en question dans la Péninsule.

Qu’il s’attendît ou non à un refus, lord Palmerston ne put se défendre d’une irritation profonde ; et, à dater de ce jour, l’alliance du Cabinet des Tuileries et de celui de Saint-James se trouva, sinon rompue, du moins fort altérée et compromise.

D’un autre côté M. de Metternich triomphait au milieu de ses alliés désormais rassurés. De là une série de mesures toutes pacifiques. La Gazette d’Augsbourg, qui nous avait précédemment insultés dans une correspondance prussienne, inséra, vers la fin du mois de mars, une correspondance autrichienne pleine d’avances doucereuses à l’adresse du gouvernement français ; l’Observateur autrichien du 19 avril publia une proclamation dans laquelle le général Kaufmann annonçait comme prochain le départ d’une grande partie des troupes qui occupaient Cracovie ; l’armée autrichienne fut réduite à des proportions qui la remettaient sur le même pied qu’avant 1830 ; enfin, le Cabinet de Saint-Pétersbourg parut disposé à faire preuve de modération, et le Journal de Paris du 22 avril annonça la réduction de la dette turque et l’évacuation de Silistrie par les Russes.

Il n’en fallait pas tant pour ranimer, à la Cour