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en Espagne, nul doute que la victoire remportée par la diplomatie continentale n’eût été efficacement contrebalancée. C’est ce qu’aperçut clairement lord Palmerston.

La situation de l’Espagne était d’ailleurs devenue pour le Cabinet de St-James le sujet de préoccupations fort vives. Tant que la cause de don Carlos lui avait paru chancelante, il avait plus craint que désiré l’intervention française, qui l’aurait gêné dans le maniement des affaires de la Péninsule. Et voilà précisément pourquoi la diplomatie britannique ne nous avait assigné qu’un rôle d’expectative dans ce fameux traité de la Quadruple-Alliance, dont il est permis de dire que M. de Talleyrand le signa sans le comprendre. Mais les progrès de l’insurrection carliste étaient venus changer, pour les Anglais, la face de la question. La présence de la France au-delà des Pyrénées, importune dans le premier cas, devenait nécessaire dans le second. Car il fallait, avant tout, avoir raison de don Carlos et tarir les sources sanglantes de la guerre civile il fallait, avant de prétendre aux bénéfices d’une tutelle exclusive, aviser aux moyens de la conquérir. Or, le ministère whig n’ignorait pas que la légion d’Evans, composée de pillards, déshonorait le nom anglais, sans profit pour l’affermissement de la royauté d’Isabelle. Et les soldats manquaient pour la remplacer. Lord Palmerston se tourna donc du côté des Tuileries, invoquant le traité de la Quadruple-Alliance et demandant appui.

Mais les motifs pour lesquels Louis-Philippe s’était opposé à l’intervention en 1834 lui paraissaient