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sième, qu’il était obligatoire pour les Hollandais comme pour les Belges.

Or, de ces trois conditions pas une n’avait été remplie.

Parmi les Puissances contractantes, il n’y avait que la France et l’Angleterre qui eussent franchement reconnu et sanctionné la révolution belge en envoyant des ministres à Bruxelles. L’Autriche et la Prusse n’y avaient eu que des chargés d’affaires. La Russie ne s’y était fait représenter par personne.

En second lieu, le traité des vingt-quatre articles n’avait jamais eu, même dans la pensée des Puissances signataires, le caractère d’un contrat inviolable, définitif ; et la preuve, c’est que l’Autriche, la Russie, la Prusse, loin de tenir la main à l’exécution des ordres de la Conférence, avaient au contraire encouragé les résistances du roi Guillaume et refusé ouvertement leur adhésion au siège d’Anvers ; la preuve encore, c’est qu’après le siège d’Anvers, la France et l’Angleterre s’étaient arrêtées, n’osant pousser plus avant dans les voies de la contrainte et laissant la question pendante. Au reste, ce qui ne permettait à cet égard aucun doute, c’étaient les termes de la convention qui, en mai 1833, avaient constitué le provisoire : « Les hautes parties contractantes s’engagent à s’occuper sans délai du traité définitif qui doit fixer les relations entre la Belgique et les États de S. M. le roi des Pays-Bas. » On avouait donc que le traité des vingt-quatre articles n’était pas définitif !

À son tour, le roi Guillaume le regardait si peu