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Une amélioration tout aussi importante est résultée, quant aux transports en voiture, du remplacement des empierrements et des pavés des routes ordinaires par des bandes de fer bien dressées sur lesquelles tournent les roues. En atténuant les résistances, ces bandes ont, en quelque sorte, décuplé la force du cheval, celle du moins qui donne un résultat utile. Le long d’un chemin à bandes métalliques, le poids dont on charge un wagon est centuple de celui que le cheval qui le traîne pourrait porter sur son dos.

Ce sont là, Messieurs, de bien admirables résultats ; mais n’oublions pas que les canaux en offrent de plus admirables encore, rappelons-nous que, sur une nappe d’eau stagnante, une bête de somme traîne un poids dix fois plus fort que sur un chemin de fer. Ne perdons pas, au reste, de vue que le transport à dos de cheval, s’il est peu économique, s’effectue, en revanche, presque partout le long de sentiers à peine frayés, sur des pentes rapides ; tandis qu’une route ordinaire exige de certaines conditions de tracé ; tandis qu’elle représente même en simple empierrement 70,000 fr. de première mise par lieue, et plus de 2,000 fr. d’entretien annuel ; tandis que ces mêmes dépenses, pour un canal, se montent respectivement à 500,000 fr et 5,000 fr. ; tandis qu’enfin sur certaines lignes, l’exécution d’une lieue de chemin de fer a coûté jusqu’à 5 millions.

Les chemins de fer, considérés comme moyen d’atténuer les résistances de toute nature que le