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les autres y voyaient un hommage rendu à leur empire, une humiliation sans égale inuigée au parti de Voltaire, la preuve enfin que le catholicisme avait droit de suzeraineté sur les deux extrémités de Inexistence de l’homme, sur la naissance et sur la mort. Du reste, l’ancien archevêque de Paris, le cardinal Talleyrand de Périgord, avait spécialement recommandé la conversion de son neveu à M. de Quélen, qu’il désira, dans cette pensée, avoir pour successeur.

L’intérêt de l’Église fut merveilleusement servi par la duchesse de Dino. Fille du duc de Courlande, et née par conséquent dans le voisinage des trônes, elle avait exercé long-temps le double pouvoir de l’esprit et de la beauté ; mais l’un duré plus que l’autre ; et, soit qu’elle voulût par Un changement d’habitudes rajeunir sa vie, soit que les allures de la Cour trop bourgeoise de Louis-Philippe eussent fini par épuiser ses aristocratiques dégoûts, elle en était venue à soupirer après le faubourg Saint-Germain. En vain M. Thiers et les hommes nouveaux lui avaient-ils mainte fois représenté combien était peu probable la réconciliation dont l’espoir la tentait, et qu’elle ne trouverait jamais ailleurs ce qu’elle allait perdre en s’éloignant de l’entourage de M. de Talleyrand, c’est-à-dire le plaisir d’influer sur les affaires et celui d’avoir des gens d’esprit pour courtisans, elle s’obstina. Or, elle crut, —et cette croyance, s’associant à des sentiments religieux, lui en était devenue sans doute plus chère,— elle crut que sa paix avec le faubourg Saint-Germain serait faite le jour où elle aurait obtenu de M. de Talleyrand un désaveu public du