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en œuvre. Inspiré par elle, le frère de la princesse Hélène manifesta pour l’alliance à laquelle on le pressait de donner les mains, la répugnance la plus injurieuse et la plus obstinée. Peu s’en fallut qu’un successeur de Louis XIV ne se vît hautement rebuté par un petit prince d’Allemagne, et c’est ce qui serait arrivé sans l’entremise bienveillante du roi de Prusse.

Le 18 avril donc, M. Molé put annoncer à la Chambre que le traité de mariage était conclu.

Un projet de loi était en même temps présenté ayant pour but d’accorder au prince royal un supplément de dotation ; et, de peur que, pressée par trop d’exigences à la fois, la munificence du pays ne s’avouât lassée, le ministère faisait la déclaration suivante, qui produisit une sensation profonde « S. M. a décidé que la demande présentée pour le prince son second fils serait ajournée. » Le mot ajournée était significatif, il trahissait l’obstination d’un désir inassouvi : la malignité publique s’en empara. Mais on la laissa s’exhaler en commentaires, et l’on attendit.

L’attention des esprits fut d’ailleurs un moment distraite par les affaires d’Afrique. L’effectif de l’armée ayant été augmenté en 1836, le ministère demandait à la Chambre un crédit supplémentaire de 5,647,000 fr. ; et M. Janvier avait présenté à ce sujet un rapport qui frappait d’une critique amère, et la politique suivie par le ministère du 22 février en Algérie, et la conduite que le maréchal Clauzel y avait tenue. Les débats s’ouvrirent.

On reprochait au maréchal Clauzel d’avoir trop