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terrible que sa pusillanimité ne lui avait permis ni de fuir, ni de secouer, ni de vaincre. L’opinion s’était emparé des interrogatoires des condamnés et de ce document, produit sous la garantie du président de la Cour des pairs, il résultait que Pépin avait fait, pour détourner Fieschi du crime projeté, tous les efforts que comportait la timidité de son caractère que ne pouvant détruire la machine et ne l’ayant jamais vue, il en avait du moins détruit le modèle qu’il avait cherché à arrêter Fieschi en lui représentant le nombre des victimes qu’il allait frapper. Voilà ce qui ressortait, même des dénonciations de Fieschi confronté avec Pépin. N’étaient-ce point là, dans tous les cas, des circonstances atténuantes ? Ainsi pensaient beaucoup d’esprits modérés, bien que l’attentat commis le 28 juillet leur fit horreur.

Cependant, le procureur-général, M. Martin (du Nord), avait prononcé son réquisitoire. Il y avait soutenu l’accusation avec beaucoup de force à l’égard de Fieschi, de Pépin et de Morey, l’avait abandonnée à l’égard de Bescher, et s’était exprimé sur Boireau en termes qui provoquaient une sentence indulgente. Les plaidoiries commencèrent immédiatement.

Chargé de la défense de Fieschi, cause impossible à plaider, Me Patorni ne put que se rejeter sur le meilleur emploi qu’auraient trouvé les facultés de Fieschi dans une société dirigée d’une manière plus intelligente. Mais, comme il partait de ce point de vue pour reprocher au gouvernement d’avoir réduit Fieschi au ésespoir, un mouvement de désappro-