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rapide, pittoresque, aiguisé en épigrammes mortelles et tout étincelant d’amère gaîté, que la loi proposée était étrange avec sa physionomie féodale, car institutions aristocratiques et manoirs féodaux avaient disparu dans de légitimes tempêtes qu’elle était menaçante pour l’avenir, car elle tendait à concentrer dans une même famille et dans un pays morcelé par le principe de la division des héritages une puissance immobilière sans contre-poids ; qu’elle était insolente, car elle allait contre l’esprit de la révolution de juillet, source unique de la majesté du trône nouveau qu’elle était absurde, car il y avait absurdité à doter héréditairement les fils d’un roi pourvu seulement d’une dotation viagère ; qu’elle était contraire à la loi du 21 décembre 1790, portant : « Il ne sera concédé à l’avenir aucun apanage en biens fond » ; qu’elle était contraire à la loi de 1832 sur la liste civile, laquelle n’admettait que des dots éventuelles et non des apanages, et encore dans le cas où le domaine privé serait insuffisant. Or, soutenir l’insuffisance du domaine privé eût été, selon M. de Cormenin et d’après ses calculs, le comble de l’effronterie. Se demandant enfin à quel noble usage se pouvait employer le capital énorme dont les courtisans prétendaient gratifier le duc de Nemours, le hardi pamphlétaire ajoutait :

« Avec les 40 millions de Rambouillet, vous donneriez des bibliothèques populaires aux trente-huit mille communes de France.

Vous institueriez douze mille écoles de couture pour les pauvres femmes de la campagne.