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Parmi les complices du neveu de Napoléon, MM. de Persigny, Lombard, Gros, Pétry, Dupenhouat, de Schaller, étaient contumaces et il y avait sept accusés présents : le colonel Vaudrey, les chefs d’escadron Parquin et de Bruc, les lieutenants Laity et de Querelles, M. de Gricourt, Mme Gordon. Depuis 1830, les procès extraordinaires n’avaient certes pas manqué à la curiosité publique ; mais tout concourait à donner à celui-ci une physionomie particulière et saisissante : le rang des accusés, militaires pour la plupart le glorieux passé des uns, la jeunesse et la fierté des autres ; cette impériale révolte si pleine de souvenirs ; Louis Bonaparte voguant impuni vers des contrées lointaines ; parmi les pièces à conviction, l’aigle aux ailes déployées le tribunal érigé dans Strasbourg, ville à la fois républicaine et guerrière placée sur le chemin de nos victoires, et, sous ses dehors allemands, la plus française peut-être de nos cités ; le Rhin, en un mot, coulant à quelques milles de l’enceinte où siégeaient les juges, ce Rhin que Napoléon avait franchi ! Aussi ne vit-on jamais pareil spectacle. Les audiences commençant de grand matin, l’impatience, pour éclater, n’attendait pas le lever du jour ; et, avant l’aube, les abords du palais de justice ne présentaient que groupes agités, que femmes se pressant aux portes une lanterne à la main.

L’attitude des accusés répondit à l’intérêt qu’ils excitaient. Le commandant Parquin puisa dans son dévouement à la mémoire de l’Empereur des accents d’une force et d’une vérité singulières. Douée