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les Koulouglis, nos alliés, qui défendaient la citadelle. De retour à Oran, le maréchal Clauzel dut se remettre en campagne le 8 janvier 1836, et marcher sur Tlemsen qu’il occupa le 13 du même mois. Les Hadars s’étaient retirés à la suite d’Abd-el-Kader, emportant leurs richesses : la brigade Perrégaux se mit à leur poursuite et les ramena. Abd-el-Kader, serré de près, n’avait dû son salut qu’à la vitesse de son cheval. Le maréchal fit distribuer des fusils aux Koulouglis, frappa sur eux une contribution qui devait plus tard lui attirer des accusations violentes, et quitta la ville après avoir mis dans la citadelle une garnison de 500 hommes, sous les ordres du commandant Cavaignac, âme héroïque[1].

Tandis que ces choses se passaient dans la province d’Oran, les autres parties de l’Algérie française étaient en proie à de sourdes agitations.

Le général d’Uzer était parvenu à maintenir la paix dans la province de Bone par une administration sage et conciliante ; et néanmoins le bey de Constantine, Hajy-Ahmed, se montrait toujours menaçant ; à Bougie, l’occupation française restait immobile et inféconde au milieu des querelles intestines de tribus promptes à se disputer les avantages de notre marché. Dans la province d’Alger enfin, aucun des beys institués par le maréchal Clauzel n’avait pu faire reconnaître son autorité, soit à Médéah, soit à Miliana, soit à Scherschel.

Aussi bien, dans ces expéditions liées par un en-

  1. Frère de M. Godefroi Cavaignac que nous avons vu figurer si noblement dans les luttes républicaines.