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Pendant ce temps, le traité qui avait donné Oran aux Tunisiens était tombé, faute de ratification poursuivi par des malédictions unanimes, le lieutenant des princes de Tunis avait abandonné la ville les Français y entraient pour la seconde fois, et le général Boyer, homme implacable par système, était élevé au commandement, indépendant, des troupes de la province.

De ce que le maréchal Clauzel avait établi, aucun vestige n’avait subsisté sous son successeur. Et l’année 1831 finissait à peine, que déjà le général Berthexène cédait la place au duc de Rovigo.

Du reste, le duc de Rovigo n’était investi que du commandement de l’armée et du pays. Quant à l’autorité civile, on venait de décider qu’elle serait indépendante et résiderait dans la personne d’un intendant civil essai malheureux qui n’eut d’autre résultat que de faire vaciller l’autorité entre deux pouvoirs rivaux et bientôt ennemis !

Ainsi, rien de fixe dans l’administration de la colonie, rien de suivi, rien de stable. Les périls devenaient-ils plus pressants au pied de l’Atlas ? à Paris on décrétait au hasard la réduction des troupes expéditionnaires. Le général en chef commençait-il à connaître le pays, ses ressources, les moyens de le dominer ? on lui envoyait tout-àcoup un successeur. Déplorable légèreté qui paralysait notre action en Afrique, décriait notre puissance dans l’opinion de l’Europe, et prodiguait sans but l’héroïsme de l’armée !

Cependant, et en dépit des fautes accumulées, la France se maintenait à Alger. Sous le commande-