dans un court espace de temps, la légion auxiliaire se trouva organisée et prête à combattre. Ces troupes étaient superbes, remplies d’ardeur, ivres de confiance, et l’on pouvait tout espérer de leur courage.
Le roi ne s’était pas attendu à ce résultat il en fut alarmé et déconcerté. Mais ses inquiétudes redoublèrent lorsqu’il sut que le général Bugeaud était disposé à prendre le commandement de la légion. Car il se défiait de la fougue militaire du général, qu’il n’aimait pas à cause de ses manières brutales et de son arrogance.
Cependant, l’Espagne était aux abois, et les haines de parti, surexcitées par un continuel état de troubles, y avaient revêtu un caractère d’exaltation de plus en plus dangereux qu’allait y devenir la révolution ? Le Cabinet de Saint-James ne cessait d’insister pour que le traité de la Quadruple-Alliance fût exécuté. Christine envoya un moine déguisé à M. Thiers pour solliciter des secours, promettant la main d’Isabelle au duc d’Aumale.
Mais le roi résistait toujours. L’offre de la couronne d’Espagne pour un de ses fils répondait à une éventualité qui l’avait toujours faiblement tenté. Il n’aurait jamais consenti, pour agrandir sa famille, à effrayer les grandes Cours, qu’il était décidé à ménager à tout prix. D’ailleurs, il croyait ou paraissait croire que, pour se maintenir en Espagne, l’influence française avait besoin d’y être plus soigneusement masquée. Suivant lui, un prince français sur le trône d’Espagne eût donné trop d’ombrage au peuple espagnol, et cet aperçu ne manquait pas de justesse. Pour ce qui est du danger