cinaux. Un conseil d’arrondissement est un centre trop éloigné des divers points de la circonférence pour que sa juridiction s’exerçât sans condamner les citoyens à des déplacements considérables et onéreux. Il n’en serait pas de même du conseil cantonnal, dont les membres ne seraient presque jamais obligés de rompre trop brusquement avec les habitudes du foyer domestique, et auxquels il serait possible d’imposer, sans les accabler de fatigue, une activité proportionnée aux besoins.
À cette argumentation qui manquait d’ampleur, mais non pas de justesse, les orateurs adverses et, à leur tête, M. Mauguin, répondaient : que la suppression des conseils d’arrondissement aurait pour effet de ralentir l’action administrative ; que ce résultat, fâcheux en toute circonstance, le deviendrait surtout en temps de crise et en temps de guerre ; que si les conseils d’arrondissement n’avaient pas des attributions suffisantes, il fallait les pourvoir un peu mieux au lieu de songer à les détruire ; que l’arrondissement étant déjà une circonscription politique par le système électoral, une circonscription judiciaire par le tribunal civil, une circonscription administrative par la sous-préfecture, il était tout simple d’y placer le centre des délibérations relatives aux intérêts de localité ; qu’en un mot, ce qu’il fallait craindre surtout et éviter, c’était l’affaiblissement du pouvoir central, l’énervement de l’administration.
M. Mauguin, on le voit, opposait au système des conseils cantonnaux le grand principe de l’unité dans le pouvoir. Mais en cela il confondait deux