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Fixer le pouvoir était donc indispensable ; mais, pour cela, il fallait que la royauté se soumit au parlement ou le soumît. Elle essaya de le soumettre. Le système des faveurs fut adopté pour corrompre la Chambre, et l’on s’occupa de l’entourer de forteresses pour arriver plus tard. à la dompter. Et, en effet, pour parer aux vices d’un régime, chef-d’œuvre de la folie humaine, ce n’était pas trop de ces deux moyens combinés : la ruse et la violence.

Le 1er avril 1833, le journal la Tribune publiait les lignes que voici :

« La Chambre s’est occupée aujourd’hui de la question des fortifications de Paris… On s’est imaginé de construire, non pas des fortifications protectrices de la capitale, mais des casernes fortifiées qui serviraient, au besoin, à s’en rendre maître. Tout a concouru à ce système. Vincennes est devenu une espèce de château féodal encombré de casemates, garni de souterrains, et bien moins propre au combat qu’à la peur, lieu d’asile pour la couardise aux abois, sorte de terrier où toute une famille pourrait se mettre à l’abri du fer et du feu. Puis on a jeté autour de Paris une ceinture qui permettra au despotisme de l’enserrer, qui pressera la capitale, la bouclera pour ainsi dire sur les reins ; et, sous le vain prétexte d’un camp retranché, donnera les positions les plus fortes à une garnison de 60 mille hommes qui menaceront incessamment et les Chambres et la presse, et tout ce qui aura quelque influence sur la marche des affaires. C’est là qu’on est arrivé. La Chambre veut aujourd’hui