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du comte Hector Luchesi Palli, des princes del Campo Franco, gentilhomme de la chambre du roi des deux Siciles, domicilié à Palerme. »

L’effet produit par ces paroles fut profond et divers, selon les sentiments de sympathie ou de haine dont les assistants étaient animés. Ceux qui avaient compté sur le scandale d’un aveu mêlé de réticences nécessaires, ceux-là se montrèrent troublés et interdits. Une satisfaction généreuse brilla, au contraire, sur le front de ceux qui, sans être du parti de la prisonnière, respectaient en elle les droits de la défaite, de la faiblesse et du malheur.

Le gouvernement apprit sa victoire par le télégraphe, mais il ne se contenta pas des renseignements que lui apportait la voie officielle. Aussitôt après l’accouchement, M. Deneux s’était hâté d’écrire à sa femme une lettre qu’il avait cachetée après l’avoir communiquée au général Bugeaud. Le gouvernement rompit le cachet de cette lettre, en remit une copie à Mme Deneux, et garda l’original, qu’il fit circuler dans les deux Chambres ! Car, une fois sur la pente de l’arbitraire, un pouvoir ne s’arrête plus.

Bien que la duchesse de Berri eût légitimé son enfant par la désignation de son époux, les partisans de la dynastie nouvelle mirent une indécente ardeur à se réjouir de l’événement dont le-ministère avait si bien préparé le scandale. Les républicains se contentèrent de témoigner le mépris que leur inspirait ce vil triomphe.

Quant aux légitimistes, ils étaient consternés. Quelques-uns d’entre eux, cependant, s’obstinèrent dans une incrédulité qui leur était chère, et ils ne