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démocratiques, quelque chose dont s’émouvait la l’incertitude de son cœur. Mais si M. Thiers n’avait pas jugé la France assez forte pour se relever de cette humiliation profonde, qui avait duré quinze ans, assez forte pour se montrer à l’Europe debout et armée, il ne l’avait plus jugée si faible qu’elle dût se traîner servilement à la suite de toutes les chancelleries de l’Europe. Il pensait que, sans aller jusqu’à la menace, sans affronter la guerre, sans aspirer aux avantages d’un remaniement européen, nous pouvions, par une attitude ferme et une modeste ambition, nous créer dans la diplomatie une position digne de respect. Remarquant que, dans tous les pays où 1 intérêt de la maison de Bourbon avait autrefois figuré, le cours des événements avait fini par faire naître un intérêt révolutionnaire ; remarquant que, partout, et notamment en Espagne, en Italie, en Belgique, le mouvement révolutionnaire semblait résulter du passage de l’influence française, et était, en tout cas, de nature à la continuer, M. Thiers pensait qu’en servant l’intérêt de la révolution en Belgique, en Italie, en Espagne, nous ne nous écartions pas des traditions de notre vieille politique, puisque l’intérêt de la révolution n’était, tout autour de nous, que l’ancien intérêt de la maison de Bourbon transformé. Dans cet ordre d’idées, l’appui naturel de la France, suivant M. Thiers, c’était l’Angleterre. Aussi l’alliance anglaise faisait-elle le fond de sa politique.

Ainsi, s’unir diplomatiquement au Cabinet de Saint-James, et avec son secours, maintenir la ligne de démarcation tracée entre la Hollande et la Belgique par les journées de septembre, empêcher