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CHAPITRE XI.


Première demande d’intervention de la part de l’Espagne. — Politique extérieure de M. Thiers ; en quoi elle diffère de celle du roi. — Secrètes dissidences ; lutte entre le roi et M. Thiers. — Le roi défini par M. Thiers. — Scepticisme politique de M. Guizot. — L’Angleterre consultée au sujet de l’intervention. — Attitude de l’ambassade anglaise à Madrid. — La demande d’intervention est repoussée. — Complots à l’intérieur. — Bruits sinistres. — Attentat du 28 juillet. — Sang-froid de Louis-Philippe. — Arrestation de l’assassin ; machine infernale. — Impression produite par l’attentat. — Physionomie du Château. — Indigne arrestation d’Armand Carrel. — Exploitation de l’attentat par les ministres. — Funérailles. — Discours de l’archevêque de Paris au roi. — Lois de septembre.


L’Espagne commençait à haleter sous le poids de la guerre civile. Les carlistes croissaient en force, et les destinées de la révolution espagnole semblaient sérieusement compromises. Le général Cordova, hardi et brillant officier, n’avait point dissimulé au Cabinet de Madrid que la situation était très-critique et rendait presqu’absolument nécessaire l’intervention des Français. Mais le chef du ministère espagnol, M. Martinez de la Rosa, éprouvait, pour l’intervention d’une armée française, la plus vive répugnance. L’idée que l’Espagne était trop faible pour pourvoir elle-même à son salut offensait ses susceptibilités d’Espagnol, et il tremblait d’acheter