que vous introduisez devant une Cour exceptionnelle et qui sont sous le coup d’accusations capitales !
Ainsi, nous demandons des témoins à décharge, et vous nous mettez dans l’impossibilité de les faire assigner ! Ainsi, nous sommes incriminés pour avoir créé un vaste complot qui embrasse Paris, Lyon, Châlons, Arbois, Marseille, Épinal, Lunéville, et nous n’avons pu encore nous mettre en rapport avec nos co-accusés, et nous touchons à l’ouverture des débats sans avoir pu organiser une défense commune, pour répondre à une accusation commune !
Une entrevue d’un jour entre les deux comités de défense de Paris et de Lyon fut tout ce que les accusés obtinrent. Elle eut lieu à Sainte-Pélagie, le 18 avril (1835), et les dissentiments que nous venons de signaler s’y produisirent avec éclat. En soutenant que les débats devaient être acceptés, même avec des avocats d’office, les Lyonnais paraissaient plaider la cause de leur ville plutôt que celle du parti tout entier, ce qui leur donnait, dans la discussion, un désavantage marqué. Pour faire prévaloir leur opinion, les Parisiens n’eurent qu’à en appeler à ces inspirations du dévoûment qu’en présence de certains hommes on n’invoque jamais en vain. Il fut arrêté que les prisonniers se conformeraient unanimement à ce qui aurait été décidé dans la réunion des défenseurs, et la déclaration suivante fut, en attendant, rédigée par un membre du comité de défense de Paris :
« Informés que M. le Président de la Cour des pairs a l’intention de leur refuser pour défenseurs des hommes pris en dehors de l’ordre des avocats, les deux comités de défense de Lyon et de Paris protestent ensemble et unanimement contre toute violation de la libre défense ; ils déclarent que leur résolution formelle est de se présenter devant la Cour des pairs, accompagnés des défenseurs de leur choix, appuyés qu’ils sont, non seulement