profita de cette ouverture pour pousser a un arrangement direct, et, soutenu par le reis-effendi, par les secrètes dispositions de plusieurs membres du divan, par les mécontentements de Constantinople, par le nom de la France, qui n’avait pas encore tout-à-fait perdu à cette époque le respect du monde, il décida le sultan à faire partir pour l’Égypte Halil-Pacha. Les propositions portées par Halil à Méhéntet-Ali consistaient dans la cession des petits pachaliks de Seyde de Jérusalem, de Naplouse et de Tripoli. Cette démarche mettait la Russie en dehors des affaires turques. Aussi le général Mourawieff s’élança-t-il sur les traces du négociateur, le Cabinet de Saint-Pétersbourg ne voulant à aucun prix que l’empire ottoman s’accoutumât à pourvoir lui-même à son salut !
Jusque-là l’influence française avait gagné du terrain. Mais la médiation de la France n’avait été acceptée et ne pouvait l’être qu’à une condition : c’est qu’Ibrahim serait sommé de retirer la menace qu’il tenait perpétuellement suspendue sur Constantinople. Ici commençait pour nous la difficulté, parce qu’encore une fois le gouvernement français n’avait rien prévu, rien préparé pour une solution. M. de Varennes avait bien, il est vrai, pris l’engagement d’écrire à Ibrahim et à Méhémet-Ali pour que les Égyptiens suspendissent leur marche ; mais le pacha d’Égypte et son fils s’étaient avancés si loin qu’il leur était impossible de s’arrêter devant des prières que n’appuyait pas l’appareil de la force. Là était l’écueil. Ibrahim se contenta de répondre qu’il ne pouvait qu’exécuter les ordres de son père,