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moire maudite : en essayant de la réhabiliter, la Société des Droits de l’Homme commettait une imprudence et multipliait les obstacles à vaincre.

La publication du manifeste fut donc accueillie avec des sentiments divers mais également passionnés. De presque toutes les villes importantes du royaume, de tous les quartiers de Paris, la Société des Droits de l’Homme reçut des adresses d’adhésion. Et, d’un autre côté, les écrivains de la Cour, les pu-

    27. La résistance à l’oppression est la conséquence des autres droits de l’homme et du citoyen.

    28. Il y a oppression contre le corps social, lorsqu’un seul de ses membres est opprimé.

    Il y a oppression contre chaque membre du corps social, lorsque le corps social est opprimé.

    29. Lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

    30. Quand la garantie sociale manque à un citoyen, il rentre dans le droit naturel de défendre lui-même tous ses droits.

    31. Dans l’un et l’autre cas, assujettir à des formes légales la résistance à l’oppression, est le dernier raHnement de la tyrannie.

    32. Les fonctions publiques ne peuvent être considérées comme des distinctions, ni comme des récompenses, mais comme des devoirs publics.

    33. Les délits des mandataires du peuple doivent être sévèrement et facilement punis. Nul n’a le droit de se prétendre plus inviolable que les autres citoyens.

    34. Le peuple a le droit de connaître toutes les opérations de ses mandataires ils doivent lui rendre un compte fidèle de leur gestion, et subir son jugement avec respect.

    35. Les hommes de tous les pays sont frères, et les différents peuples doivent s’entr’aider, selon leur pouvoir, comme les citoyens du même état.

    36. Celui qui opprime une seule nation se déclare l’ennemi de toutes.

    37. Ceux qui font la guerre à un peuple pour arrêter les progrès de la liberté et anéantir les droits de l’homme doivent être poursuivis partout, non comme des ennemis ordinaires, mais comme des assassins et comme des brigands rebelles.

    38. Les aristocrates, les tyrans, quels qu’ils soient, sont des esclaves révoltés contre le souverain de la terre, qui est le genre humain, et contre le législateur de l’univers, qui est la nature.