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qu’ils prêtaient au principe révolutionnaire inauguré par les journées de septembre ; il fit plus, il tira l’épée, accabla la Belgique par surprise, et se présenta seul à l’Europe comme le soutien de la cause des rois. Alors, l’empereur de Russie, l’empereur d’Autriche, le roi de Prusse réclamèrent dans le congrès de Londres, en faveur du principe monarchique, une part de cette influence que jusque-là l’Angleterre avait exercée tout entière, sous l’unique inspiration de son horreur pour la France. Le traité des 24 articles fut conséquemment substitué à celui des 18 articles. Or, les démêlés de la Hollande et de la Belgique portaient sur trois points : l’un concernant la démarcation des territoires respectifs, les deux autres concernant certains droits de navigation et le partage de la dette. La navigation et la dette n’étaient que des questions belges et hollandaises : la Conférence, après de longs débats, convia les deux parties à terminer leur querelle par une négociation directe, se reconnaissant ainsi incompétente. Mais elle se garda bien d’en faire autant par rapport à la question territoriale qu’elle s’empressa de déclarer à l’abri de toute controverse, et cela parce que le traité des 24 articles avait résolu cette question dans la vue toute spéciale de nuire à la France.

Si le peuple français n’eût été qu’un peuple d’aventuriers sans foi ni loi, digne d’être mis au ban de, l’humanité, les autres peuples en se liguant contre lui eussent fait acte de cosmopolitisme et de justice : il faudrait les en louer. L’Europe marche à pas pressés vers un régime où toutes les causes qui intéressent les hommes réunis devront être portées