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à la révolution de juillet, et elle avait trop ému les hommes pour qu’on lui jetât de tels défis. La diplomatie ne songea donc qu’à creuser un abîme entre la Belgique et la France. La première de ces deux nations semblait invinciblement attirée vers la seconde par la communauté des mœurs, par l’identité du langage, par la conformité des intérêts, par la religion, par les souvenirs : là Conférence se hâta de déclarer la Belgique nation neutre et indépendante. La Belgique se montrait amie de la France, jusque-là qu’elle demandait à être gouvernée par un prince français : la Conférence exigea de Louis-Philippe qu’il refusât la couronne offerte à son fils ; et pour que la France n’eût dans ces Belges, dont elle possédait les sympathies, que des alliés impuissants, elle eut soin, par les protocoles des 20 et 27 janvier 1831, d’attacher à la séparation de la Belgique d’avec la Hollande des conditions de nature à ruiner la Belgique. Mais l’opinion à Bruxelles ne tarda pas à nous devenir défavorable et presque hostile, parce que le refus du duc de Nemours était tout-à-la-fois pour les Belges une injure et un malheur. L’Angleterre alors proposa Léopold. Il fut agréé par le gouvernement français accepté par la Belgique et la Conférence récompensa les Belges de ce commencement de haine qu’ils nous témoignaient, en substituant aux protocoles des 20 et 27 janvier, déclarés cependant irrévocables, le traité des 18 articles, qui était de nature à ruiner la Hollande. Opprimé à son tour, Guillaume reprocha énergiquement à ses frères de la sainte alliance l’appui