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lité étant plus directe, leur dépit était plus amer. Dans diverses lettres écrites soit au général St-Cyr Nugues, chef d’état-major de l’armée française, soit au général Haxo, le ministre de la guerre en Belgique s’expliqua très-nettement sur l’impossibilité de laisser les Belges l’arme au bras. Léopold tenait un langage à peu près semblable dans sa correspondance privée avec Louis-Philippe. Et le problème devenait de plus en plus insoluble.

Le gouvernement français se résolut enfin à quelques concessions. Il fut convenu que les Belges occuperaient la ville d’Anvers par une division de 6, 000 hommes et qu’on leur confierait exclusivement la garde et la défense de toutes les batteries établies sur la rive droite. Mais c’était trop peu pour le gouvernement belge, qui ne pouvait consentir à ce que les Français fussent seuls chargés de l’investissement de la citadelle.

Le 15 novembre à dix heures et demie du matin, un courrier extraordinaire apporta au maréchal Gérard, de la part du maréchal Soult, l’ordre de se rendre en toute hâte auprès de Léopold, pour conclure avec ce prince la convention militaire qui devait précéder l’entrée des Français en Belgique. Ce fut le surlendemain qu’ils passèrent la frontière, et le 17 novembre, à une heure, les ducs d’Orléans et de Nemours traversaient Bruxelles à la tête du 20e régiment d’infanterie légère 1er  et du régiment de lanciers.

D’après l’article 2 de la convention passée entre le gouvernement belge et le maréchal Gérard, les postes belges établis dans la partie de la ville d’An-