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divisible, récente, a donne a la propriété une constitution à la fois vivante et perfectible.

Quant à nous, nous ne l’avons pas attaquée : le sentiment de la propriété compte parmi les sentiments naturels à l’homme ; mais c’est justement pour cela, c’est justement parce que l’homme veut posséder, parce qu’il ne faut pas méconnaître ce penchant, que nous demandons qu’il soit satisfait chez le plus grand nombre d’hommes possible, au lieu de n’être gratifié que chez quelques-uns et de constituer une exception.

Il n’y aurait plus de grandes fortunes, il n’y aurait plus d’excessive pauvreté. En politique et en morale, ce serait un bien. On prétend que l’accumulation des capitaux est nécessaire à certains cas de la production. Mais on aura toujours un assez grand capitaliste : le budget. D’ailleurs, qui suppléera à la division des capitaux ? encore l’association.

Nous ne contestons pas le droit de la propriété ; seulement nous mettons au-dessus celui que la société conserve de le régler suivant le plus grand avantage commun. Nous n’étendons pas le droit d’user et d’abuser jusqu’à celui d’abuser au détriment de l’état social. Le gouvernement lui-même ne soumet-il pas aux Chambres une loi sur l’expropriation forcée pour cause d’utilité publique, demandant à la loi de prémunir l’intérêt général contre les préventions abusives du droit individuel de propriété ?

Ce que nous lui contestons, messieurs, c’est le