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moncourt, averti, montait accompagné du substitut du procureur du roi, M. Baudot, et de quelques officiers. En apercevant le général, la duchesse de Berri lui dit, comme il l’a raconté lui-même : « Général, je me remets à votre loyauté. — Madame, répondit le général Dermoncourt, vous êtes sous la sauve-garde de l’honneur français. » Et, conformant sa conduite à ses paroles, le général traita en effet la prisonnière avec tous les égards dus à une femme, à une femme malheureuse surtout. Libre et armée, la mère du duc de Bordeaux avait trouvé dans le général Dermoncourt un ennemi actif, redoutable ; vaincue et captive, elle ne trouva plus dans lui qu’un ennemi plein de courtoisie et de générosité. Quant à M. Maurice Duval, qui dans la guerre de la Vendée n’avait pas eu, ainsi que le général Dermoncourt, à payer de sa personne, il ne se fit remarquer, en cette occasion, que par une grossière affectation de rudesse.

Deutz, pendant plusieurs heures, fut gardé à vue par M. Lenormand, commissaire central de police. Le traître était dans un état déplorable, il se frappait la tête contre les murs, s’arrachait les cheveux, et demandait des armes pour s’ôter la vie.

Le 8 novembre 1832, à huit heures du matin, la duchesse de Berri s’embarquait, à l’embouchure de la Loire, avec M. de Mesnard et Mlle de Kersabiec, sur un petit brick de guerre ayant à bord le capitaine Leblanc et commandé par M. Mollien. Le signal fut donné, et celle qui, venue en France comme régente, portait maintenant tous ses effets